NEWSLETTER AIST numéro 3 (Avril 2013)

 

 

L’AIST a 10 ans… et salue la naissance de l’UFPST

La 10ème Assemblée Générale annuelle de l’association a célébré joyeusement le dixième anniversaire de l’AIST.
Cet événement sympathique appelle à réfléchir sur ce que les membres de l’association ont fait de l’intention créatrice de l’AIST, intention inscrite dans les statuts déposés le 20 février 2003 par Bernard Bouheret. : Article 3 : « L’Association a pour objet de faire connaître, promouvoir, transmettre, enseigner l’art et la technique issue de la discipline japonaise appelée Shiatsu. »
En revenant sur les 10 années écoulées, on constate que l’accomplissement de cette mission statutaire s’est décliné de plusieurs façons.
Transmettre, enseigner le shiatsu

Si l’AIST n’a pas proposé à ses adhérents de les former au Shiatsu, cela est en effet du rôle de l’EST, en revanche elle s’est pleinement investie pour aider à mettre en place et consolider les enseignements donnés aux élèves par l’EST.
Des entraînements collectifs ont d’abord été proposés dans diverses salles louées à Paris par l’association, avec la difficulté, pour chaque adhérent, de devoir apporter son matériel. Puis est venu en 2005 le temps de la salle Montparnasse avec ses équipements adaptés, suivi en 2008 par la mise à disposition de la salle de la BNF chaque mois. Enfin l’AIST a également financé, à partir de 2011, un praticien compétent pour encadrer les entraînements à Montparnasse et à la BNF. Avec ces ateliers d’entraînements, très important pour les élèves de 1ère et 2ème année, l’AIST a déjà rempli une grande partie de sa mission de « transmettre et enseigner le Shiatsu ».

Faire connaître, promouvoir le Shiatsu

Mais cela n’est pas tout, les nombreux ateliers de soins, ouverts progressivement à partir de 2009, ont permis aux élèves de 2ème année et plus de continuer leur progression avec des pratiques sur receveurs adultes, personnels d’entreprises ou d’hôpitaux qui ont ainsi découvert le Shiatsu. Sans oublier qu’à partir de la 3ème année l’atelier Polyarthrite (2 fois par mois) permet une sérieuse approche de la démarche du shiatsu thérapeutique sur receveurs souffrant d’une pathologie grave et chronique.
Et pendant ce temps, Bernard organisait, au sein de l’AIST, de nombreuses journées et conférences (université Makoto à partir de 2012) qui, avec la venue de formateurs et praticiens de grande compétence, élargissaient l’horizon de la formation pratique et théorique reçue à l’EST.
Ainsi s’est fortement accomplie la mission de « faire connaître et promouvoir le Shiatsu », accomplissement également illustré par les publications par l’association en 2011 du livre « Shiatsu et Poconéols » co-écrit par Bernard et des adhérents de l’association et, en 2012, du livre de Bernard, « Vade-mecum de Shiatsu Thérapeutique. On peut enfin y rajouter les premières missions Solidarité Shiatsu menées au Pérou à partir de 2012.

Le développement des activités de l’AIST s’est fait en très bonne convergence avec les missions statutaires. Les principaux bénéficiaires en sont aujourd’hui les élèves de l’EST qui reconnaissent l’utilité de l’association en adhérent massivement à l’AIST dès leur première année d’enseignement EST. Les anciens de l’EST, devenus praticiens de Shiatsu professionnels ou bénévoles, sont proportionnellement moins nombreux que les élèves. L’éloignement de l’école, l’éclatement du groupe créé et uni par les heures et années de formation sont parmi les causes principales de ce désengagement. Il est une autre cause, c’est la faiblesse de l’activité de l’AIST pour le soutien des adhérents en passe de s’installer comme professionnel de Shiatsu. On y trouve cependant l’annuaire de l’AIST et un début de collaboration avec le cabinet de conseil Pivod.
Mais l’AIST avait-elle vraiment pour vocation de prendre en charge les problèmes des professionnels de Shiatsu et la capacité à le faire ?
Il apparaît aujourd’hui que la création de l’Union Française des Professionnels de Shiatsu Thérapeutique (UFPST) fortement impulsée par l’EST (comme le fut l’AIST en 2003) est une meilleure réponse potentielle aux besoins collectifs des diplômés de Shiatsu Thérapeutique. C’est pourquoi le CA de l’AIST a choisi de soutenir la création de l’UFPST et de s’y associer en lui proposant le transfert de l’annuaire de praticiens AIST vers le site de l’UFPST.
Nous souhaitons à l’UFPST de réussir dans l’accomplissement de ses missions comme a su le faire l’AIST, avec obstination et confiance, malgré les nombreuses difficultés rencontrées dans ses 10 premières années d’existence.

Pour l’équipe des dirigeants et animateurs d’activités de l’AIST : JC Tanguy

 

 

ATELIERS SHIATSU

Nouvel Atelier à l'Hôpital COCHIN

Nous sommes heureux de vous annoncer qu'un nouvel atelier Shiatsu? est mis en place à l'hôpital Cochin
pour le personnel du Service des Urgences.?
Cet atelier hebdomadaire se tiendra le vendredi de 14h à 17h et débutera le

VENDREDI 5 AVRIL 2013 à 14h
123 Bd de Port Royal, 75014 Paris

 

Il se déroulera dans la salle de Fitness de l’APSAP* au sein de l’Hôpital,
( TELECHARGER LES DETAILS)
123 Bd de Port-Royal, 75014 Paris.
?Pour mener à bien cet atelier, nous aurons besoin chaque vendredi de 4 praticiens qui donneront quatre Shiatsu de 30/40 minutes chacun.?
L’atelier est ouvert aux élèves à partir de la 2e année et aux praticiens.??
Vous pouvez vous inscrire auprès de Catherine en l'appelant au 06.26.91.34.13 ?ou en lui écrivant : catherinehugon@hotmail.com
??*Association des Personnels Sportifs des Administrations Parisiennes.

 

 

SOLIDARITE SHIATSU

Mission AIST au Pérou du 9 Novembre au 2 Décembre 2012
Témoignage de Magali FLANDIN

 

Voici le bilan d'une semaine passée à Sicuani avec Béatrice à l'Apaine (Asociacion Pro Integral Para Niños Excepcionales ) (centre de rééducation pour enfants handicapés ).
Semaine fantastique dans des locaux lumineux et colorés avec des gens merveilleux autant dans les soins que dans l'enseignement.
Ils méritent sans hésitation d'y continuer un long chemin car, comme le décrit Beatrice, tout est donné avec une immense gentillesse et l'intelligence du cœur !

Catherine et moi- même avons enchaîné la mission à Cusco, dans le dispensaire ABC Prodein (Hôpital des pauvres), où nous avons eu rendez-vous tous les matins avec la misère du monde. Les lieux de travail sont tout autres. En sous-sol, pas de fenêtres, seuls des néons nous éclairent. Heureusement, nous étions entourées et supervisées par Maria Angeles, kiné dans le dispensaire depuis plus de 15 ans (je crois). Elle est âgée de 78 ans, a une énergie incroyable, toujours la bonne humeur, beaucoup d'humour et il en faut !!!

Avec elle, j'ai beaucoup communiqué par rapport aux patients, car elle parlait un peu français et moi un peu espagnol. Nous sommes donc arrivées à nous mettre d'accord quand Catherine était occupée. Je la remercie beaucoup de m'avoir servi d'interprète du mieux qu'elle le pouvait. Je dois préciser que l'on peut se débrouiller avec trois mots et ses mains, mais j'ai parfois été un peu frustrée de ne pouvoir approfondir.
Après tout, cela permet de lâcher la tête et de passer par le regard, les mains, le ressenti, tout simplement.
Parfois, c'est tout ce que l'on peut faire : poser ses mains et attendre !! Et là il se passe des choses incroyables.

Maria Angeles est elle-même entourée d'assistantes-kinés et aides-soignantes, le matin, qui sont en formation l'après-midi. Elles sont très intéressées par notre travail et nous scrutent des yeux.
Comme le dit Béatrice, elles boivent nos gestes et nos mots et les mettent en pratique instantanément.
J'ai eu d'ailleurs en soin la directrice du centre de formation des élèves infirmières. Une personne adorable et ouverte sur un futur enseignement de Shiatsu pour ses élèves.
C'est très encourageant pour nous et nous redonne du courage, car parfois on se retrouve devant des cas très difficiles qui nous déstabilisent. On ne sait plus si on doit pleurer, crier, vomir (cela a été mon cas).

Sur ces deux semaines au dispensaire, nous avons eu beaucoup de cas :
– de paraplégies (spasticité/dystonie) soit accidentelles, soit dues à des tuberculoses médullaires (Bacilles de Koch), conséquences de problèmes de mauvaise hygiène en particulier (qui peuvent survenir en deux jours), mais aussi de malnutrition.
– Paralysie cérébrale, fontanelle fermée.
– D'hémiplégie
– d'épaules gelées
– de problèmes articulaires, tendineux et de douleur aux talons.
– D'opérations du dos, luxations d'épaules.
– d'épuisement (grossesses très nombreuses 17 et plus)
– maux de tête et sinusites dus au travail effectué près d'un four
– déprime.

Nous donnons également des conseils d'hygiène de vie, d'auto - massages, et les encourageons à garder le moral, ce qui est leur grande force, car malgré toutes ces souffrances, beaucoup gardent le sourire … Quelle leçon !!!!

Lorsque nous avions des creux dans l'emploi du temps pour les malades, on nous envoyait des religieuses du dispensaire qui sont dans des états de fermeture, de raideur et de douleurs incroyables (n'oublions pas que nous sommes chez des religieuses de l'opus Dei très prosélytes).
Je dois dire que Catherine a beaucoup plus donné que moi dans ce domaine.
J'ai eu pour ma part des religieuses plus souples venant de l'extérieur.

Arrivées à la 3ème semaine cela a commencé à être très difficile pour nous, de par la fatigue, l'altitude qui nous a fait monter beaucoup de feu en nous, d'irritation, de colère, de problèmes respiratoire, car malgré les montagnes, Cusco est très polluée par les gaz des bus, taxis qui grouillent à foison.
Nous étions obligées de travailler avec des masques car la toux, le rhume, les sinus bouchés, les yeux qui pleurent et les éternuements n'étaient pas propices à ce travail …
Il fallait bien le faire !

Je crois que nous avons vraiment puisé dans nos réserves et donné tout ce que l'on avait. Sans se plaindre évidement, face à ce que l'on voyait: quelle claque !!!

Nous donnions les soins du lundi au vendredi de 8h30 à 15h les jours ou il n'y avait pas de cours et de 8h30 à 14h les jours de cours, c'est à dire : le lundi, mercredi, vendredi. Les cours étant de 17h à 18h30 voire 19h.

Les cours ne seront pas poursuivis comme à Sicuani : les intérêts n'ont pas été du tout les mêmes.
Il y aura peut-être une ouverture par la directrice du centre de formation des élèves infirmières. Elle a pu constater personnellement les effets du shiatsu face à ses douleurs.

Voilà je vais m'arrêter ici mais il y aurait tant d'autres choses à dire que Catherine exprimera à sa façon.

Je terminerai sur ces mots.

Quelle Belle Aventure Humaine d'ouverture du Cœur et d'Amour !!!!!!!!!!!

 

 

SOLIDARITE SHIATSU

Mission AIST au Pérou du 9 Novembre au 2 Décembre 2012
Témoignage de Catherine HUGON

 

Je prends donc la suite du rapport de Magali pour vous faire part de mes quelques notes sur notre mission à Cuzco.
Tout d’abord, oui, les gens d’une telle douceur, d’une gentillesse incroyables... enfants handicapés, traumatismes de toutes sortes, une grande misère physique, une détresse enfouie, silencieuse, mais de tels sourires et coeurs ouverts, on finit par se sentir complètement rechargés.
Les conditions de travail à Sicuani sont excellentes, espace, lumière, gentillesse. Rien à voir avec ce qu’on connaît chez nous, tout est très familier, affectueux, humain.
De retour à Cuzco, nous commençons, Magali et moi, tôt le lundi notre travail à la Prodein, hôpital connu dans la ville comme étant « l’hôpital des pauvres » dirigé par les religieuses de « Lumen Dei ».
Pour nous rendre au sous-sol où se trouvent les locaux de rééducation physique, il nous faut traverser un très grand patio où se presse chaque matin une foule compacte de malades.

Contrairement à Sicuani, les deux salles de soins sont exiguës, sans fenêtres, éclairées au néon, nous sommes parfois 5 ou 6 dans cet espace restreint, entre patients et infirmières.
Nous y avons travaillé comme nous pouvions, nous adaptant au cas par cas, improvisant, nous éloignant le plus souvent du protocole traditionnel…

C’est Maria Angeles, kiné de 78 ans, qui dirige – dirigeait, car elle est repartie en Espagne quelques jours après notre départ - ce service avec un dynamisme, une énergie, une humanité, un humour inimaginables. « Mère Teresa 100 000 volts », elle est partout, soigne avec de vieux appareils d’acupuncture, de la glace, de l’électricité, enseigne des mouvements de gymnastique, des règles d’hygiène, donne des conseils, connaît la vie de chacun, s’occupe de tout, aussi bien de trouver des chaussettes pour un enfant qui n’en a pas que de panser les escarres d’un paraplégique.
C’est elle qui nous indique les patients qu’elle voudrait voir soignés par nous, nous expliquant par le menu les symptômes, les antécédents, la situation familiale, etc. Nous ne la remercierons jamais assez de tout ce qu’elle nous a ouvert et ouvert en nous.
Elle nous parle de la malnutrition, des déficiences immunitaires, de la tuberculose osseuse, de la paralysie cérébrale, des traumatismes, des épaules gelées… qui touchent bien des patients qu’elle reçoit.
Pendant 10 jours, nous avons soigné chacune environ une trentaine de personnes, et certaines sur deux, trois séances. Beaucoup de corps abîmés, déformés, douloureux , durcis, mais étonnamment ouverts, à l’écoute des « mains silencieuses », réceptifs à la dimension vibratoire, fluidique du shiatsu. Parfois, comme dit Magali, c’est tout ce qu’on pouvait faire… mais là, quel immense cadeau chaque fois, nous enrichissant à travers chacun !

Je n’oublierai jamais :
Claudia Bazan, une toute petite dame de 47 ans, qui travaille en faisant des ménages et la lessive, dont les bras et les jambes sont complètement raidis, et qui en me remerciant, me prend dans ses bras et me répéte: « Ne t’en va pas, mamita, je t’aime, je t’aime beaucoup, je ne veux pas que tu t’en ailles… » ;
Oscar Salgueiro, 22 ans, tout recroquevillé, à qui on a enlevé il y a peu un poumon et des côtes, et qui porte un drain qui suppure encore. Difficile d’oublier ce grand espace creux, vide dans le dos, cette partie du corps qui ne respire plus, et sa tristesse immense. J’espère qu’il sourit, rit de nouveau comme je lui ai conseillé pour soigner son poumon.
Karen, 26 ans, mère de deux enfants, hospitalisée il y a trois mois pour une méningite puis un abcès au côlon. Elle a perdu sa voix, je l’entends à peine, son regard est craintif, ses yeux ne restent pas en place, elle a peur de marcher, surtout dans la rue, ses jambes ne la portent que difficilement. Le haut du dos lui fait tellement mal qu’elle en pleure. Après trois séances, son corps s’est détendu, elle se laisse plus facilement toucher, son regard s’est adouci, est devenu plus confiant, elle est sortie de sa bulle toute contente de me dire qu’elle s’est remise à marcher.

Tant de choses à dire encore… Béatrice et Magali ont mentionné l’enseignement que nous avons mené à Cuzco, sans grand avenir pour cette fois. Ce qui nous a touché cependant, c’est - encore à travers Maria Angeles qui avait photocopié en plusieurs exemplaires le protocole en espagnol - de la voir avec les infirmières et aides-soignantes suivre une séance dans son entier, en prenant des notes et posant des questions sur le pourquoi et le comment des gestes du shiatsu, et les mettre en pratique tout de suite après.
Malgré la fatigue, la dureté des situations, les tensions, j’ai été surprise de sentir que mon énergie restait intacte, qu’elle ne s’épuisait pas, bien au contraire. Est-ce la force des pierres, des montagnes, de Cuzco capitale des Incas qui l’ont nourrie ? Toujours est-il que je reviens de cette expérience enrichie, lestée de cette force et de ces grands cœurs qui nous ont reçues.

 

 

UNIVERSITE MAKOTO

RENCONTRE ZAZEN ET SHIATSU: Questions à Bernard Bouheret, fondateur de l’école de Shiatsu Thérapeutique.

Bernard Bouheret, quels sont les grands principes et le but du shiatsu ?

Les grands principes du Shiatsu sont les mêmes que ceux de la Médecine Traditionnelle Chinoise, à savoir, restaurer la libre circulation du Qi dans l’organisme : comme le dit l’adage « L’eau qui court ne croupit jamais ». Ici, chez nous, on pratique à la manière japonaise, manuellement, de façon rythmée sur l’ensemble du corps. On déroule un protocole Shiatsu comme un Kata (une forme) dans les arts martiaux. Notre style est d’ailleurs issu des écoles martiales.
Pourquoi avoir choisi de fonder le Sei Shiatsu Dö et pourquoi l’avoir baptisé « Shiatsu de la sincérité ».
 

Le shiatsu qui était enseigné au Japon se nommait Koho ce qui veut dire « impérial ». Cyrille Javary éminent sinologue qui passait chez moi en voisin traduisit Koho par « noble méthode ». Tout cela est tout à fait dans la tradition orientale, n’est-ce pas ? J’ai cheminé avec ce shiatsu, noble, pénétrant, vigoureux, rythmé pendant 15 ans.
Puis au fil du temps des moments de respiration sont venus s’intercaler, créant des nuances dans le rythme, les mains pouvant même s’arrêter totalement et devenir « silencieuses ». Le Shiatsu prit alors une autre dimension. Elle permit au praticien de se ressourcer et fit entrer le receveur dans une intensité vibratoire plus élevée.
Ce fut le début d’une autre recherche et d’un autre chemin plus créatif, comme si le son d’une autre musique se faisait entendre. Le ressenti des receveurs est parfois étonnant, très proche justement de l’état méditatif, le sentiment d’être là, mais d’une tout autre manière, plus en connexion avec le Qi interne et plus ouvert avec le monde environnant. Se sentir moins séparé dans un corps plus sensible.
J’ai avancé comme cela pendant plusieurs années et, me rendant compte que je m’éloignais inexorablement du Koho Shiatsu, j’ai cru bon après 25 ans de pratique de nommer cette nouvelle approche Sei Shiatsu Dô, la voie du shiatsu sincère, où le cœur est totalement dans le prolongement des mains. C’est une élève-amie japonaise qui m’a proposé cette appellation nouvelle.
Dans l’idéogramme de Sei sur la gauche on voit une bouche qui parle et sur la droite un guerrier qui tient une arme : ce qui peut se lire comme « ce qui sort de la bouche de l’homme intègre » d’où, loyauté, sincérité,royauté. Là, Cyrille Javary l’a traduit comme « dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit ».

Vous avez une formation de kinésithérapeute, quel est votre parcours depuis ?

C’est une histoire particulière en effet, je suis kinésithérapeute mais je n’ai que très peu exercé sous cette forme, sinon pour gagner ma vie au tout début de ma pratique. J’ai dans le même temps, en 1977, mené mes études de Shiatsu et de kiné et étant diplômé en 1980, je suis parti au Japon au printemps 1981 où je suis allé faire l’expérience d’Ushi-Deshi (élève-apprenti) dans l’école mère au Japon (école Hakko de Maître Okuyama). Depuis ce voyage je n’ai plus pratiqué que le Shiatsu car c’est au fond ce que je désirais. J’ai été dès l’âge de 10 ans un fervent pratiquant de Judo et le Japon m’a marqué très tôt. De plus, ma famille est fortement imprégnée d’Orient, mes parents et grand-parents ont vécu en Asie et la maison familiale regorgeait d’objets et d’histoires de ce continent. Je crois que j’ai épongé cela très jeune et puis tout tranquillement cela a pris corps et âme en moi. Me voilà depuis 35 ans à genoux au sol, en bon serviteur du Shiatsu. Pas vraiment une vie d’occidental.

En quoi la rencontre avec la pense de KG Dürckheim a-t-elle influencé votre pratique ?

K.G. Dürckheim est entré dans ma vie en 1984 alors que j’effectuais un remplacement de kiné pour subvenir aux besoins de ma famille. J’étais très pauvre à l’époque et je devais fermer mon cabinet de shiatsu pour aller gagner ma vie en tant que kiné. Ce sont les seules fois où j’ai dû interrompre ma pratique.
Dans la bibliothèque de ce kiné, il y avait le livre « Hara » dont le titre japonais ne pouvait me laisser indifférent. Dès les premières pages j’ai été stupéfait, esplanté, comme on dit dans le midi… je lisais ce que mon être profond ressentait et j’avais le sentiment que Dürckheim me le chuchotait à l’oreille. Ce fut une grande émotion.
Depuis lors, je n’ai eu de cesse de le lire et pendant longtemps, il m’a fallu compulser au moins un livre par an pour rester à son contact. Je viens d’ailleurs de recevoir, ce matin, un livre de textes et de témoignages inédits, où Jacques Breton intervient comme auteur. Ce livre est la réédition d’une revue, « Question de », qui lui faisait déjà hommage en 1990. Vous voyez, il est là, présent, et je crois qu’il a influencé toute une génération. Pour moi, il a été un compagnon de route alors que je ne l’ai jamais rencontré, il était là, près de moi, en permanence pour me guider. J’ai aussi beaucoup utilisé ses phrases dans ma pratique : « Il ne faut pas chercher, il faut se laisser trouver », « L’extraordinaire se trouve dans la profondeur de l’ordinaire ».

Qu’est-ce que le Shiatsu peut apporter à la pratique de Zazen ?

En premier lieu la sensation d’habiter un corps équilibré et centré, pour l’effacement ou le soulagement des douleurs inhérentes à la pratique de Zazen, le développement de l’intelligence de la pensée sensitive (le corps pense), la claire perception du souffle, le sentiment d’unité et de maîtrise du moi – comme le disait K.G. Dürckheim « il faut se rendre maître du moi pour être maître de soi »-, le sentiment d’appartenance à l’au-delà de soi, au « tout autre », la pratique de la compassion appliquée (la méditation peut rester confinée et étouffante) enfin, l’initiation et l’éveil à la non-séparation.
Effacer la distance illusoire d’un moi séparé, ressentir l’autre en soi, ouvrir la porte sans porte, vous connaissez tout cela mieux que moi, n’est-ce pas ? Quand on touche on est touché, en plein cœur. Là est le lieu de la sensation et de la transformation. C’est cela l’expérience du Shiatsu sincère.

Quel est le retour de cette matinée d’échange ?

Les retours des élèves sont excellents. Ils ont tous été conquis et m’ont immédiatement enjoint de renouveler cette pratique conjointe. Il est vrai que des temps méditatifs sont inclus dans notre enseignement mais là, nous sommes allés plus loin ensemble. Je vais animer cette semaine un stage de fin d’études où le silence est requis le soir et le matin ponctué par des assises. Je crois que ce silence intérieur est nécessaire aux thérapeutes et si tu le veux bien je t’inviterai à nouveau pour que nous puissions prolonger ces moments de grande intensité. Quand on a senti l’épaisseur du silence on cherche en dedans, on ne cherche plus en dehors. Tu parlais de tendresse lors de notre matinée commune Zazen et Shiatsu et cela a ému mon cœur en profondeur : pour ma part, j’évoque la Force tendre dans le Sei Shiatsu, quand on se sent père et mère tout à la fois, quand on ressent les douleurs de l’autre en soi… Quand deux souffrances compénétrées peuvent engendrer la guérison. Je crois que l’assise en quiétude aide à l’enracinement du cœur, quand, comme le disait Yvan Amar :

« La joie devient
de la paix en mouvement,
et la paix
de la joie au repos »

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INTERVIEW de Nathalie Bossant : Une retraite au Népal

 

Nathalie, tu viens d'effectuer une retraite spirituelle d’un mois dans un monastère bouddhiste de Katmandou, Qu'est-ce qui t’a conduit à faire cette expérience?

Je tourne autour du bouddhisme depuis 4 – 5 ans. J’ai commencé par écouter des conférences de divers maitres, tibétains, américain aussi. Cela m’interpellait.
Je suis allée à des célébrations de la communauté tibétaine à la pagode de Vincennes. Puis, j’ai commencé à voyager dans les pays bouddhistes. La Birmanie fut mon premier. Découverte de l’Asie, des asiatiques et des rites, de la dévotion d’un peuple soumis. J’ai cotoyé beaucoup de moines. J’ai désacralisé aussi.
Puis, sur mon chemin, la pratique des tsa loung (travail du souffle sur les canaux d’énergie) avec un tibétain, m’a mise sur la voie de la méditation tibétaine. Revoyage en Asie, le Bhoutan. Pays éminemment bouddhiste. Ce pays me hante pendant des mois. Puis dans la foulée, l’Inde, sur les traces du Bouddha et son éveil – Bodgaya.
Là, rencontre avec un moine bouddhiste népalais sherpa qui doucement va me mettre aussi sur le chemin – puis voyage au Népal et rencontre de son peuple les sherpas – ancien peuple tibétain perché dans les hautes montagnes de l’Himalaya – bouddhisme tibétain et les rites Bön. Vie rude, solidaire, générosité. Je rencontre aussi pendant ce voyage des réincarnations de moines, les rinpochés. Interrogation et interpellation à nouveau.

Puis, le monastère d’attache de mon ami moine népalais à Katmandou organisant des retraites destinées aux occidentaux, je décide de m’y inscrire, d’aller explorer de plus prêt.
J’ai un besoin immense d’aller sonder mon intérieur, de m’ancrer, me poser et d’aborder les choses à partir de la profondeur et non des épiphénomènes extérieurs.
J’enchaine l’organisation d’un stage de yoga dans le Kérala (je travaille dans le voyage) avec la retraite au monastère Kopan de Katmandou.

Comment s’est passé cette expérience ? Quel était son cadre ?

Le monastère Kopan est de tradition mahayana et gelupa. Il est situé sur une colline au nord de Bodhanath, le quartier tibétain/bouddhiste. Il a été fondé par deux lamas : Lama Yeshé (un tibétain) et Lama Zopa (népalais) en 1969. Aidé par une communauté de hippies de l’époque, dont certains sont devenus moines ou nonnes, leur intention était d’ouvrir le bouddhisme aux occidentaux, de les comprendre aussi car ils ne les rencontraient guère à cette époque. Le but était aussi de fonder une école monastique pour les jeunes népalais. Elle éduque maintenant 80 élèves. Le monastère accueille 360 moines et a crée aussi une nonnerie de 380 nonnes.
La première retraite commença en 1971. Notre retraite dura 4 semaines comprenant 2 pèlerinages sur les deux lieux sacrés bouddhistes de Katmandou : Bodhanath et Swayambounath.

Ce fut pour moi une grande expérience.
Tout d’abord, j’étais très exaltée de pouvoir consacrer tout ce temps à l’étude d’une philosophie, d’expérimenter cet isolement du monde, puisque nous étions coupés de nos téléphones et ordinateurs laissés en consigne dés notre arrivée (bien sûr, sauf urgence, nous pouvions prendre contact) pendant 1 mois. Isolement à 270 élèves de 19 à 79 ans !!!
Et de 40 nationalités différentes. Beaucoup d’australiens, d’américains, d’allemands, d’espagnols, un petit groupe de français d’environ 12 personnes, 2 israéliens ! 1 mongole.

L’emploi du temps quotidien était intense.
Pour ceux qui faisait les prosternations démarrage à 5h30. Puis, pour tous :
6h30 : méditation pendant 1 heure
7h30 : petit déjeuner et karma yoga (les taches collectives : entretien des dortoirs, sanitaires, entretien des divers lieux du site (entrée du gompa (temple), balayage des feuilles, récitations de mantras aux chèvres et vaches ! Oui Lama Yeshé est très attaché au devenir des animaux)
9h-11h 30 : enseignement avec une pause thé à 10h30
11h30 : déjeuner
puis détente ou lectures à la bibliothèque
14h- 15h : discussion de groupes
15h30 : enseignement
17h : pause thé
18h : méditation
19h : diner
20h : enseignement
21h : ouf, dodo…

La nourriture était végétarienne et excellente.
Nous avons suivi 10 jours de préceptes qui consistent à s’obliger à faire les efforts que nous avons peine à faire en temps « normal ». Il nous était imposé : un seul repas par jour, le déjeuner, que l’on pouvait faire suivre de sucreries, si on le désirait, achetés dans la boutique du monastère. Le soir nous était servi seulement un chocolat chaud.
Tout s’est bien passé pour tout le monde. C’est drôle, car à partir de ce moment là, l’ambiance du groupe a changé. Les amitiés et les affinités se sont crées, face à l’adversité sans doute. Le silence nous était imposé du matin jusqu’à la fin du déjeuner pendant toute la retraite.

Il y avait plusieurs sortes de logements possibles : chambre individuelle, à deux, à trois, à quatre, des dortoirs de 15 à 18 personnes et des tentes individuelles fournies par le monastère.
Le dortoir de filles à 15 m’a très bien convenu.

La retraite spirituelle semble être une expérience intense, profonde et toujours unique. Quels étaient les enseignements ? Les maîtres ?

Le mot est juste. C’était une expérience intense. C’était aussi « A life changing event », une expérience qui change votre vie comme aime à le proclamer le monastère.
Intense car le programme était basé sur le Lam Rim, « La voie graduée vers l’éveil » de Lama Tsong Khapa, le lama tibétain au 14ème siècle qui fédéra toutes les écoles du bouddhisme dont le monastère se réclame.
C’est d’ailleurs sa statue qui trône dans le gompa du monastère.
Le Lam Rim est un ensemble de textes et de pratiques qui visent à l’éveil donc, et la libération des souffrances.
Chaque jour un sujet était abordé. Le but étant d’avoir une présentation de tous les chapitres … de planter les graines … pour pouvoir y revenir quand bon nous semblera. Ce fut dense, mais passionnant. Bien sûr, chacun en tire sa substantifique moelle personnelle via son propre prisme.
Certaines pratiques étaient très puissantes. Par exemple, la pratique de Vajrasattva, une courte méditation et répétition de mantras visant à la purification. Chacun pouvait le ressentir. Magique et interpellant !!

Nos enseignants étaient des occidentaux comme pour toutes les retraites au monastère.
Ven. Thubten Gyatso (Dr. Adrian Feldmann) médecin australien, fut notre enseignant principal.
Il débarqua avec les cheveux longs dans les années 70 avec des amis, devint un des fondateurs du monastère. Il fut un des premiers occidentaux à être ordonné dans la tradition Gelupa.
Il fut très proche de Lama Yeshé, le fondateur spirituel du monastère (décédé de problèmes cardiaques en 1984).
Il a contribué à l’éducation du jeune Lama Osel (28 ans), un espagnol réincarnation de Lama Yeshé.

Nous avons pu constater leur complicité car celui-ci était de passage au monastère. Lama Osel a témoigné de son éducation et nous a parlé de sa vie actuelle, ses projets audiovisuels, puisqu’il a quitté la vie monastique à 17 ans, vit maritalement avec une espagnole, mais continue d’œuvrer pour le bien des êtres.

Je ne peux m’empêcher de me souvenir que Lama Gyatso ne manquait pas d’anecdotes hippies à nous raconter. Plus drôles les unes que les autres. Ce qui contribuait à nous détendre et à sa popularité auprès de nous !!

Nous avions aussi une jeune nonne australienne (37 ans) qui nous enseignait la méditation.

La possibilité de prise de refuge ou son renouvellement fut donnée. Ce que firent une centaine d’étudiants. Ce qui donna lieu à une cérémonie avec attribution d’un nom spirituel et une écharpe blanche (le kata).

Comment s'est passée la retraite pour toi ?

Comme je le disais précédemment, ce fut un grand moment d’exaltation. J’aurais voulu que cela continue. Nous abordions tous les aspects psychologiques de l’être humain pour en connaître les failles, les points forts, les excès, ce qui l’amène à la souffrance, au désespoir, mais aussi ce qui peut l’aider à devenir une meilleure personne, à dominer ses penchants et à faire le bien autour de lui.

Je fus traversée comme chacun, de grands moments de frustration, à écouter les enseignements sans pouvoir les intégrer pleinement, par manque de temps.

J’ai très bien vécu la période de semi-jeûne. Il facilitait la concentration. Nous avions la possibilité de prendre le silence total. Il suffisait d’accrocher un ruban jaune, signe de silence. Je l’ai pris, mais la promiscuité rendait la tâche difficile…

Je peux dire que cette retraite a donné un sens profond à ma vie. Elle me relie aux autres de manière plus humaine. Mais j’ai encore tellement à travailler sur moi-même, la tâche ne fait que continuer.
Mais elle a donné un fil rouge à ma vie.
Etant très curieuse du phénomène de réincarnation et ayant côtoyé Lama Osel et lu les témoignages des personnes qui avaient été amis avec Lama Yeshé et relataient leur interactions avec Lama Osel, j’avoue que cela ne laisse pas indifférent.

J’avoue que j’adhère à l’approche de la vie qu’en donnent les bouddhistes.
Pardonnez-moi si mes explications manquent de clarté ou de précisions, mais je découvre, apprends et serai plus capable d’étayer mes avancées au fur et à mesure du temps et des enseignements que je vais continuer à suivre.

As-tu une pratique spirituelle quotidienne en dehors de tes périodes de retraite ?

Depuis la retraite, je pratique quotidiennement. Cela va de 5 – 10mn à 30 mn, 45mn, cela dépend du temps et de la motivation dont je dispose. Car le plus dur est de descendre sur ce coussin de méditation.
Je réécoute aussi les enseignements reçus et je vais recevoir un nouveau cycle d’enseignement sur le lam rim au centre Kalachakra de Paris.

Cette expérience spirituelle puissante te semble-t-elle de nature à renforcer ton engagement social, notamment à travers la pratique du Shiatsu de la Sincérité ?

La retraite s’est terminée début décembre 2012. Quelque chose a changé au fond de moi en profondeur. Même si je n’arrive pas à transformer encore certaines manières que j’ai d’aborder certaines problématiques, j’ai le désir d’y parvenir.
J’ai pu expérimenter une immense joie à organiser une vente d’objets du Népal destinée à soutenir le village sherpa que j’ai visité et à me séparer d’objets ramenés de là-bas, que je convoitais secrètement pour moi. J’envisage de continuer sur cette voie.
Quant à mon shiatsu, je peux dire par la réaction de mes patients que la compassion que je leur donne se transforme chez eux en quelque chose que je trouve merveilleux.
Je ne sais pas quoi exactement, mais il y a, pour sûr, du changement !!

Je serais ravie de partager avec vous, si vous souhaitez plus d’informations ou partager votre propre expérience avec moi.
contact@myshiatsu.fr
Nathalie Bossant

Note : les enseignements étaient dispensés en anglais et traduits en français pour les francophones.
Site du monastère : kopanmonastery.com
Site de Nathalie : myshiatsu.fr


Lama Thubten Gyatso

Lueur de l'aube sur les coussins du
temple

Service du thé lors d'une célébration
au monastère de Kopan

Célébration religieuse avec les
moinillons de Kopan monastery

Pélerinage à Swayambunath, un des
lieux sacrés du bouddhisme à Katmandou

Vue du portail de Kopan monastery
donnant sur un autre monastère

Lever du jour sur Katmandou

Vue sur l'Everest depuis le
monastère

Vue sur la terrasse du restaurant
du monastère

Jeux à l'école des moines
du monastère

Symboles auspicieux sur le toit
du monastère

Monastère de Kopan. Katmandou.
Moinillons devant le moulin à prières
 

 

 

MEMOIRE de Motomé ASANO : "Le corps japonais"

Comment la culture japonaise, le berceau du shiatsu,a façonné de façon spécifique le « corps japonais »

Motomé ASANO nous livre son mémoire de fin d’études de Shiatsu Thérapeutique
Réalisé sous la direction de Bernard Bouheret
Mémoire réservé à l'usage interne

 

 

CHEMIN DE VIE : Ann Jacoby raconte…

 

  Je suis venue au shiatsu après une première carrière dans la danse baroque.
J’ai grandi à New York, centre du monde (à l’époque) de la danse contemporaine, et j’ai eu la chance d’étudier dans les écoles de Martha Graham, José Limon et Merce Cunningham.
L’amour de la musique (exprimé concrètement par le chant choral et l’étude du violoncelle) m’a amenée à me spécialiser dans la danse baroque et pendant vingt ans j’ai travaillé comme danseuse et chorégraphe avec la compagnie que j’avais fondé à New York avec une collaboratrice.
La compagnie a participé, entres autres, à deux productions d’opéra au festival d’Aix en Provence en 1982 et 1983, et c’est grâce à cela que je suis venue en France pour vivre avec mon mari, rencontré à Aix.
En France j’ai continué la danse, surtout en tant que chorégraphe, pour des opéras baroques et pour deux films : Valmont avec Milos Forman et Mme Bovary avec Claude Chabrol.

J’ai arrêté la danse en 1992 et après une longue période d’errance pendant laquelle j’ai découvert le tai chi chuan (qui m’a permis de faire la transition si nécessaire entre mouvement physique externe et mouvement et écoute interne) et j’ai commencé la formation en shiatsu avec Bernard en 1998. Quelle joie de retrouver une pratique passionnante, au contact avec, et à l’écoute de l’autre ; une pratique qui m’a permis de commencer à faire la synthèse avec mon passée et d’aller vers l’avenir.

En 2003 je sentais que j’avais besoin de travailler mon souffle plus en profondeur (malgré le tai chi chuan) pour améliorer ma pratique de shiatsu, et j’ai pris contact avec Michèle Le Goff qui travaille sur le souffle et la voix. Elle a travaillé pendant 10 ans avec Serge Wilfart avant de se lancer dans ses propres recherches sur la voie de la voix.
Nous avons toute suite commencé les échanges (et ça continue toujours !) – une séance de shiatsu pour une séance de « souffle-voix » par mois. Dès la première séance j’étais emballée par ce travail qui m’a secoué profondément dans le sens le plus positif.
Après 6 mois de travail de base, j’ai commencé à chanter pendant les séances et j’ai ainsi retrouvé la musique. Michèle, pour sa part, a pu découvrir le shiatsu, qui lui convient parfaitement comme soin et qui semble être tout à fait logique pour son travail avec la voix.

Après deux ans d’échanges, l’idée nous est venue d’essayer de combiner les deux pratiques pour travailler ensemble en vue d’aider certaines personnes (chanteurs et autres) à sentir plus profondément dans leurs corps comment faire jaillir et vibrer (résonner ?) le son en eux.
Depuis 2005 nous proposons des stages de groupe et des séances individuelles.
Le shiatsu que je pratique n’est pas le shiatsu traditionnel, mais une utilisation des pressions plus ciblées après une analyse visuelle des tensions corporelles, et une écoute de ce qui se passe dans la voix.
Finalement je vois que c’est la musique qui m’a toujours servi de fil conducteur.
Et je profite de plus en plus de toutes les expériences de mon passée pour faire le lien entre corps et voix avec ma pratique du shiatsu traditionnel et shiatsu-souffle-son.
 

 

CREATEURS : Karine Rodrigues et Raphaël Kolasinski


Mongolie, par Karine Rodrigues
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Mongolie, par Karine Rodrigues
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Mongolie, par Karine Rodrigues
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Mongolie, par Karine Rodrigues
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Inde, par Karine Rodrigues
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Ecosse, par Karine Rodrigues
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Photo du buste de Laozi, par Raphaël Kolasinski
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Argentine, par Raphaël Kolasinski
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Argentine, par Raphaël Kolasinski
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l'Eveil d'une Rose, par Raphaël Kolasinski
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